Trois expositions, conçues avec des œuvre questionnant notamment les systèmes d’autorité, de pouvoir et leurs représentations, portent chacune un titre décliné à partir d’une même phrase:
- If I can’t dance in your revolution, I’m not coming, à la fondation Spatiu Intact à Cluj-Napoca en Roumanie entre octobre et décembre 2017
- If I can’t dance, I don’t want your revolution, chez Pilote à Paris en février et mars 2018
- If I can’t dance, I don’t want to be part of your revolution, au Quadrilatère centre d’art de Beauvais entre avril et juin 2018.
Chaque titre est une variation de citations de l’anarchiste féministe Emma Goldman datant du début du XXe siècle. Ces mots, jamais prononcés exactement ainsi par l’activiste mais transformés par la « rumeur publique » à partir de discours qu’elle aurait prononcés et écrits, synthétisent pourtant sa pensée sans la trahir.
« Ils expriment également la politique du mouvement féministe pour la paix aujourd’hui - une politique de joie de vivre face à la menace vitale représentée par les nombreux visages anonymes et laids du militarisme. […] C’est pourquoi un aspect important de ce mouvement est son opposition à la bureaucratie, à la gesticulation politique pontificale, à la rigidité et au manque d’imagination du monde des hommes en cravate et en uniforme. C’est l’atonie même de ces créatures et créations institutionnelles qui menace la propagation de la vie sur la planète – ainsi, opposer une culture politique de la vie à une culture politique de la mort est une exigence de notre temps. »
Des générations d’activistes puiseront dès lors dans la musique et la danse, la fête et le carnaval, les ferments d’une transformation radicale de la vie quotidienne et du combat politique.
- Ynestra King, Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution, Emilie Hache (dir.), Reclaim, Recueil de textes écoféministes, Paris, Cambourakis, 2016.